Marche_Telemedecine

La télémédecine fait le buzz... et Linkidoc fait le point.

27/01/2014

Avec l'implantation d'une cabine dans une résidence seniors à Cluny (Bourgogne), la télémédecine a fait le buzz fin janvier. D'abord citée par le Figaro, l'information a été reprise par de nombreux médias (France 2, Europe 1, une trentaine de tweets, et plusieurs journaux spécialisés sur le web). S'il ne s'agit pas du premier projet de la discipline déployé en France (Cf. les nombreux projets hospitaliers ou en EHPAD), ce buzz permet de mettre en évidence les interrogations que cela suscite aussi bien auprès de professionnels de santé que du grand public. Les thèmes récurrents sont les suivants :

 

- Le coût. Un commentateur du Figaro en ligne affirme "... c'est un surcoût, est-ce pris en charge par la sécurité sociale ?". Un autre plus direct conclut : "Ca fait cher le thermomètre...". Sur le site du quotidien du médecin on peut lire : "... c'est une opération coûteuse gadget...". En cette période de restriction budgétaire, les considérations financières font oublier que le principal objet de la télémédecine est l'amélioration de la prise en charge des patients. Une évaluation financière des projets n'en est pas moins nécessaire. Elle peut faire apparaître une économie comme dans l'étude ECOST portant sur des patients porteurs de défibrilateur. 

 

 - La déshumanisation de la santé : " Ca ne peut pas remplacer un face à face d'un être humain à un autre être humain", "Voilà le généraliste de demain, quel progrès", "On remplace le médecin par une cabine, un robot quoi..." peut-on lire. Si par définition la télémédecine tient à distance le patient du médecin, il ne le remplace pas, et permet au contraire de rapprocher la médecine de ces mêmes patients. 

 

Ces remarques montrent la nécessité d'accompagner les populations dans le changement en les sensibilisant et les informant. Là-dessus un effort devra être fourni par les médias eux-mêmes qui sont parfois source de confusion. Difficile de comprendre le service médical rendu quand on mélange télésurveillance et téléconsultation ou qu'on le justifie par la désertification médicale s'agissant d'une commune de 4 500 habitants couverte par 5 médecins généralistes et dotée d'un hôpital local : zone rurale ne rime pas avec désert médical. Alors communiquons !